Quand
vous postulez pour un nouvel emploi, vous prenez un soin particulier à
peaufiner votre CV, soigner votre lettre de motivation et esquiver les
questions pièges de l’entretien d’embauche.
Si
tout cela est indispensable, vous ne devez pas négliger ces petits détails qui
peuvent tout faire basculer. Un comportement inadapté, une remarque déplacée ou
une attitude inappropriée peut faire tiquer le DRH, le consultant ou
l’opérationnel qui vous écoute. Et plomber durablement votre candidature.
Pour
mettre en lumière ces erreurs qui peuvent coûter cher, Le Journal du Net a
interrogé différents recruteurs. Découvrez les petites choses qui agacent ces
professionnels du recrutement.
1.
Arriver en retard
L’une
des tâches du recruteur consiste à vérifier le sérieux des candidats. "Les
comportements non professionnels, comme ne pas arriver à l’heure à l’entretien,
deviennent vite crispants, confie Julie Scali, directrice senior chez Page
Personnel. Or, beaucoup ne s’excusent même pas de leur retard, ce qui ne
témoigne pas de leur intérêt pour le poste." Même si la plupart des
candidats se montrent ponctuels en entretien, les recruteurs doivent
régulièrement patienter. "Un retard à l’entretien peut et doit
s’expliquer, juge Martin Villelongue, directeur chez Michael Page. Si le
candidat ne prévient par le recruteur de son retard, voire ne s’en excuse même
pas, cela peut énerver."
Les
retardataires commencent leur entretien avec un sérieux handicap. Mais d’autres
poussent le bouchon plus loin. "Je reviens justement d’un rendez-vous où
le candidat n’a pas prévenu et n’est pas venu, relate Brigitte Schifano, DRH
d’AramisAuto.com. Je lui ai laissé un message sur son répondeur mais je n’ai
pas de nouvelles." Poser un lapin, l’un des plus sûrs moyens de se mettre
durablement à dos un recruteur.
2.
S’égarer dans les rapports homme-femme
Certains
candidat(e)s ont du mal à trouver le ton juste lorsqu’ils font face à un
recruteur de l’autre sexe. Si candidater à un poste exige une force de
persuasion, la séduction n’y a pas sa place. D’autant plus qu’il est
facile de se montrer maladroit. "Certains candidats hommes essaient de se
rapprocher de la recruteuse pendant l’entretien, témoigne Dominique Galet.
Alors qu’une collègue lui demande des informations sur son CV, un candidat
prend sa chaise et va s’installer à côté d’elle, de l’autre côté du bureau,
pour lui expliquer." Rapidement, la consultante déplace à son tour sa chaise...
pour s’éloigner.
Les
rapports hommes-femmes peuvent aussi être affectés par des considérations
religieuses. Si celles-ci ne sauraient pénaliser une candidature, certaines
précautions se révèlent utiles. "La veille de son entretien, un candidat
assez religieux avait prévenu la chargée de recrutement qu’il ne serrait pas la
main aux femmes, se souvient Dominique Galet. Je trouve que l’appeler à
l’avance était assez pro." Ainsi, ni malaise ni incompréhension lors de
l’entretien.
3.
Répondre au téléphone
Cela
semble incroyable, mais, à écouter les recruteurs, de plus en plus de candidats
ne voient aucun problème à décrocher leur portable alors qu’ils passent un
entretien d’embauche. "Avec mes collègues, il nous est arrivé
plusieurs fois de faire face à des candidats qui répondaient au téléphone,
raconte Martin Villelongue. Certes, ils s’excusent, mais ils décrochent."
Mieux, certains demandent pardon non pas au recruteur de décrocher mais à leur
interlocuteur de ne pouvoir répondre. Des cas parfois caricaturaux, comme se
remémore Dominique Galet, fondateur du cabinet Talent 4 IT : "le
candidat décroche son téléphone et répond : Justement, je suis avec un de
vos confrères. "
Évidemment,
ce manque de savoir-vivre fait tiquer les recruteurs. "C’est plus qu’agaçant,
estime Brigitte Schifano. En entretien, au minimum, on coupe le
téléphone." La technologie parasite la discussion. "De la même façon,
je suis agacé par un candidat qui ouvre son PC portable sur la table entre lui
et moi, poursuit Dominique Galet. L’entretien reste l’un des rares moments où
il n’y pas encore de place pour d’électronique."
4.
Dénigrer son employeur
"Mon
responsable est insupportable". "Je ne supporte plus ma
hiérarchie". "Mon entreprise est dirigée en dépit du bon
sens"... Descendre en flèche son employeur actuel ou passé est devenu une
séquence courante des entretiens d’embauche. Or, cela peut refroidir les
recruteurs, qui peuvent craindre d’être les prochains sur la liste noire.
"Ce n’est pas très loyal", résume Brigitte Schifano. Surtout,
charger systématiquement son environnement pour parler de ses anciennes
expériences ne bénéficie pas au candidat. "Une vision partiale peut
témoigner d’un manque de distance et de recul, analyse Martin Villelongue. Dans
l’exercice de l’entretien, il vaut mieux valoriser les éléments positifs et
factuels." En dépréciant votre environnement, vous mettez en danger votre
propre candidature. "Il ne faut pas donner l’impression de fuir le stress,
la pression et les objectifs mais de rechercher un nouvel élan, conseille Julie
Scali. De toute façon, le recruteur n’a pas à juger d’une situation qu’il ne
connait pas."
5.
Négliger la préparation
Les
candidats qui ne prennent pas la peine de préparer leur rencontre avec un
recruteur réduisent considérablement leurs chances de le convaincre. Et
augmentent d’autant celles de l’agacer. "Certains candidats ne se
renseignent pas du tout sur l’entreprise : j’en ai reçu un qui pensait que
nous étions des loueurs de voitures", raconte la DRH de Aramis Auto, un
distributeur automobile. D’autres vont jusqu’à oublier l’emploi auquel ils
postulent : "on se voit pour quel poste, déjà ?" Une telle
entrée en matière se révèle dévastatrice pour l’image du candidat, qui donne
l’impression d’arriver les mains dans les poches. "Ce manque de
préparation est gênant pour le recruteur, qui a pris le temps d’étudier le CV
du candidat et réfléchi à des angles à creuser, explique Martin Villelongue.
Or, il est en droit d’attendre la même préparation de la part du candidat. Pour
un entretien, l’engagement doit être mutuel."
6.
Poser les mauvaises questions
Après
l’interrogatoire du recruteur vient le temps de poser des questions pendant
l’entretien d’embauche. Et là, il est facile de se montrer maladroit et
d’agacer le recruteur. "On vient de passer du temps à parler de
l’entreprise, des valeurs, des missions et la première question que pose le
candidat, c’est le salaire", se désole Brigitte Schifano. "On
rencontre des gens qui parlent de RTT et des avantages du CE avant même
d’évoquer la mission, renchérit Julie Scali. Même si l’équilibre entre vie
privée et vie pro est important, nous cherchons à valider les aspects
professionnels d’abord." Ce travers choque probablement davantage les DRH
ou les opérationnels de l’entreprise que les professionnels des cabinets de
recrutement. "Devant le consultant, le candidat a le droit de poser toutes
les questions, concède Dominique Galet. Avec le recruteur, en revanche, il faut
éviter de commencer le premier entretien en interrogeant sur les RTT. Ces
sujets interviendront forcément au cours des discussions. En parler dès le
début, c’est mettre la charrue avant les bœufs."
7.
Faire preuve d’une ambition irréaliste
Un
candidat complètement déconnecté de la réalité du marché du travail peut
rapidement irriter celui qui en est expert. "Certains ne comprennent
visiblement pas l’offre d’emploi, constate Brigitte Schifano. C’est
l’exemple du jeune commercial qui candidate sur un poste de directeur
commercial expérimenté." Ces cas arrivent rarement jusqu’à l’entretien.
Mais certains attendent ce moment pour dévoiler leur ambition démesurée, en
particulier au moment de chiffrer ses prétentions salariales. "Si vous
gagnez 25 000 euros par an et que vous ne voulez pas quitter votre emploi à
moins de 35 000 euros, cela s’annonce compliqué, illustre Julie Scali. Vos
aspirations doivent rester cohérentes avec votre situation. Vous ne gagnerez
pas 10 000 euros de plus du jour au lendemain, ni des responsabilités
importantes." En vous montrant trop gourmand, vous risquez de désarçonner
des recruteurs qui appréhendent parfaitement la valeur de chaque profil.
8.
Choisir une tenue incorrecte
Choisir
son look pour un entretien d’embauche donne des migraines à certains. D’autres
semblent en revanche bien loin de toutes ces considérations. "Des
candidats ne font aucun effort au niveau de la tenue vestimentaire, constate
Brigitte Schifano, DRH dr’AramisAuto. J’ai déjà vu des candidats en
jogging !" Évidemment, les codes vestimentaires varient selon les
secteurs : la cravate, indispensable pour un commercial, l’est moins dans
la communication. Mais, en entretien, une tenue professionnelle est exigée. Ces
fautes de goût, qui ne se limitent pas au choix des vêtements, peuvent coûter
cher au candidat car elles frappent la mémoire. Les recruteurs, qui enchaînent
pourtant les entretiens, se souviennent du candidat dont le casque du lecteur
MP3 reste posé sur les épaules ou de celui qui mâchonne sans honte. "Très
récemment, un candidat a commencé l’entretien en mâchant son chewing-gum,
sourit Dominique Galet. Rapidement, il s’en est rendu compte : on l’a très
distinctement entendu l’avaler !"
9.
Se survendre
On
vous l’a certainement répété : en entretien d’embauche, il faut réussir à
se vendre. Pour beaucoup de candidats, cela représente d’ailleurs l’une des
difficultés majeures de l’exercice. Mais une minorité a du mal à ne pas
en faire trop, au risque de fatiguer leur interlocuteur. "Les
comportements excessifs sont particulièrement gênants en entretien, estime
Martin Villelongue. Par exemple, l’excès de confiance chez un candidat qui
exagère ses résultats et entre dans une logique de "survente"."
Les cabinets de recrutement comme les directions des ressources humaines voient
défiler à la chaine des "meilleurs dans leur métier", des
"profils idéaux pour le poste"... "Le plus sûr moyen de trouver
l’équilibre entre la survente et la sous-vente, c’est d’argumenter, conseille
Julie Scali. Dire que l’on est le meilleur ne suffit pas, expliquer que l’on
est le commercial qui génère le plus de CA est plus précis." Basez-vous
sur des faits objectifs, ce sont eux qui valoriseront au mieux votre
candidature.
10.
Ne pas respecter la distance avec le recruteur
Dans
la vie professionnelle, certains inconnus se comportent comme s’ils vous
connaissaient depuis des lustres. Si une certaine convivialité aide à briser la
glace, trop de familiarité peut rapidement agacer. Les recruteurs sont
confrontés aux mêmes spécimens. "Appeler le recruteur par son prénom peut
éventuellement être accepté dans certains milieux comme la communication mais
beaucoup moins dans d’autres comme l’industrie", précise Martin
Villelongue Le candidat doit donc se garder de prendre le recruteur pour son
ami d’enfance, au risque de le braquer. Cela peut sembler évident pour
beaucoup, mais tout le monde ne semblent pas au courant. "Quand un
candidat commence à employer le tutoiement, ce n’est pas gagné, relate Julie
Scali dans un sourire. De même, montrer des photos de ses enfants ou raconter
ses vacances ne sont définitivement pas des comportements adaptés à un
entretien."
11.
Réciter son discours
Quand
on passe 15 entretiens la même semaine, on a rapidement tendance à élaborer un
discours type à présenter à tous ses interlocuteurs. Erreur ! Chaque poste
est unique et chaque recruteur a envie que l’on s’adresse à lui en
particulier. "C’est agaçant de sentir que le candidat récite de
manière scolaire, sans enthousiasme et sans prendre en compte les
circonstances", estime Martin Villelongue. Bref, il se comporte comme un
automate. Si vous devez prouver votre valeur à l’aide d’un discours structuré,
vous ne devez pas oublier d’écouter la personne en face de vous. "Les gens
qui n’écoutent pas et qui récitent leur présentation répondent toujours à côté,
explique Julie Scali. On leur demande de raconter leur parcours professionnel
puis leur formation et ils répondent dans l’autre sens." Un sentiment
partagé par Brigitte Schifano : " La récitation m’agace beaucoup.
Même si cela peut être une technique de gestion du stress, c’est très
maladroit, parce que le candidat ne répond pas aux questions."
12.
Mal cibler sa candidature
Il
est facile d’agacer un recruteur... avant même de l’avoir rencontré. Votre
candidature peut à elle seule lui faire dresser les cheveux sur la tête. "Certaines
lettres de motivation copiées/collées ne reflètent pas d’un intérêt pour
l’entreprise ou le poste, témoigne Brigitte Schifano. On y lit parfois le nom
d’une autre entreprise ou d’un autre contact RH. Vous vous sentez alors comme
un simple numéro." Idem pour les e-mails de candidature envoyés à une
multitude de recruteurs. Plus vous donnez l’impression d’inonder le marché,
moins vous suscitez l’attention du recruteur. Moins caricatural mais tout aussi
agaçant : le candidat qui –-volontairement ou pas- lit l’offre d’emploi de
travers. "S’il est écrit dans l’annonce que le permis B est obligatoire,
cela ne sert à rien de postuler si vous ne l’avez pas, martèle Julie Scali. Les
recruteurs font la distinction entre "obligatoire" et "souhaité",
les candidats doivent la faire aussi." Un entretien qui échoue pour un
permis de conduire absent, c’est une perte de temps pour tout le monde.
13.
Perdre ses nerfs en cas de refus
L’objectif
d’un entretien d’embauche consiste généralement à se faire... recruter. Mais,
bien évidemment, cela ne fonctionne pas à tous les coups. Et il arrive que la
réaction du candidat débouté surprenne. Au terme d’un entretien,
Dominique Galet se voit contraint d’expliquer à un candidat que son profil ne
collait pas avec le poste. Ce dernier rétorque : "Vous avez tort et
vous n’êtes pas le premier." Puis il se lève, prend ses affaires et
lance : "Vous ne comprenez rien, je m’en vais." Et ne sera
probablement plus invité à revenir. De tels coups d’éclats témoignent d’un
caractère sanguin. D’autres macèrent leur rancœur mais finissent aussi par se
brouiller avec les recruteurs. "On a eu un cas hallucinant d’un candidat
non retenu qui a envoyé un e-mail incendiaire à notre cliente, se remémore
Dominique Galet. Je comprends sa déception mais son comportement est
contre-productif." Son message vindicatif l’a peut-être soulagé sur le
coup, mais le cabinet ne va certainement pas le solliciter à nouveau.
14.
Rester collé au CV
Avant
toute chose, l’exercice de l’entretien d’embauche est une discussion. A travers
leurs questions, les recruteurs cherchent souvent moins une information qu’une
réaction, une explication. "Le candidat doit répondre avec des mots
simples, sans partir du principe que c’est évident, sans paraître agacé, estime
Julie Scali. Mais certains ne prennent pas le temps d’exploiter la
réponse." Lorsque l’on vous demande de parler de votre formation, ne
commencez pas par "comme indiqué sur mon CV". D’abord, vous donnez
l’impression de prendre le recruteur de haut, mais surtout, vous passez à côté
de la question. "Le recruteur pose des questions ouvertes pour tendre des
perches et permettre au candidat de fournir des informations complémentaires à
celles présentées dans le CV", explique Martin Villelongue. Brigitte
Schifano s’agace aussi du candidat les yeux rivés sur son CV. "Il ne vous
explique pas son parcours, il vous le lit. Soit parce qu’il est stressé et
incapable de réfléchir, soit parce qu’il ne se rappelle pas ce qu’il a écrit,
soit parce qu’il l’a totalement inventé."
15.
Se montrer imprécis
Puisqu’il
s’agit d’une embauche, les informations communiquées lors d’un entretien
doivent être fiables et précises. On comprend l’agacement de recruteurs, comme
Brigitte Schifano, confrontés à des réponses particulièrement vagues. "Lorsque
l’on trouve des erreurs, des dates qui ne collent pas, certains nous répondent
simplement qu’ils ne se souviennent pas exactement, qu’ils ont dû se tromper
sur leur CV, qu’en fait c’était probablement en 2009 et pas en 2010..." Ce
flou artistique n’est pas du seul fait des candidats qui planent. Certains
manient cette technique pour embellir leur CV, au désespoir des recruteurs qui
ne sont pas dupes. "Sur le CV, ils font croire qu’une expérience de 3 mois
a duré un an, illustre Julie Scali. Or, il est généralement plus difficile de
mentir pendant l’entretien." Le lien de confiance entre le candidat
démasqué et le recruteur est alors biaisé pour une simple histoire de quelques
mois... Autre profil agaçant, selon Martin Villelongue : "Le candidat
qui ne répond pas aux questions et qui essaie de noyer le poisson. Celui-là
nous fais perdre notre temps."
16.
Bluffer outrageusement
Certains
confondent les entretiens d’embauche avec des parties de poker. Or, ni les
joueurs ni les recruteurs n’aiment se faire rouler dans la farine. C’est
pourtant l’impression que peuvent laisser certains comportements. A un
candidat affichant des prétentions de 50 000 euros, Dominique Galet s’est
excusé : "Le poste n’est qu’à 35 000 euros, il ne doit pas vous intéresser".
Visiblement embarrassé, le candidat répond alors : "On peut quand
même en discuter ?". Se situer dans la fourchette haute de ses
prétentions fait partie du jeu, accepter de baisser ses prétentions de 15 000
euros fait moins sérieux. "Un autre candidat avait annoncé 50 000 euros
devant le consultant puis parlé de 55 000 euros devant la DRH, raconte aussi
Dominique Galet. Il veut prendre 5000 euros d’un coup ! Cela lui donne un
côté margoulin." Son image s’en trouve alors irrémédiablement écornée, tant
pour le consultant que pour l’entreprise.
17.
Passer un entretien... sans chercher à être recruté
Cela
peut paraitre étonnant, mais certains candidats se rendent en entretien de
recrutement sans vouloir être embauché. "Ils souhaitent simplement entrer
en contact avec le cabinet de recrutement, explique Martin Villelongue. Or,
c’est agaçant de découvrir en entretien que le candidat vous a caché une
information importante au téléphone : il a déjà trouvé un poste, il n’est
en fait pas intéressé ou il n’est finalement pas mobile." S’il est
compréhensible que le chercheur d’emploi cherche à discuter de sa carrière avec
un pro, ce genre de comportement est généralement mal accueilli. Le consultant
a l’impression de se faire voler son temps et la confiance en prend un coup.
"Il est tout à fait envisageable de rencontrer des consultants de cabinet
de recrutement sans discuter d’un poste précis, rappelle le recruteur. Mais il
vaut mieux être clair sur ce point dès le départ."
18.
Harceler le recruteur
Votre
entretien s’est parfaitement déroulé, vous vous êtes présenté sur sous votre
meilleur jour et avez évité toutes les questions pièges ? Attention :
il est encore possible d’énerver un recruteur par un geste mal placé.
"Pendant l’entretien, on explique la suite du process : le candidat
doit attendre une semaine avant d’avoir une réponse, raconte Brigitte Schifano.
Sauf que, dès le lendemain, il vous harcèle. C’est très agaçant."
Évidemment, la période qui suit un entretien réussi est assez crispante pour le
candidat qui reste dans l’expectative. Mais les recruteurs ont besoin de suivre
un process, de rencontrer d’autres candidats, d’en discuter entre eux, etc.,
avant de rappeler un candidat. Il est donc inutile de les ennuyer avant le
terme du délai prévu. En revanche, au-delà de cette limite, une aimable relance
peut-être la bienvenue car elle témoigne de votre intérêt pour le poste.
19.
Surjouer la motivation
On
l’aura compris, les recruteurs regrettent bien souvent le manque d’entrain des
candidats et s’agacent facilement de ceux qui témoignent d’une faible
motivation . Ce n’est cependant pas une raison pour jouer les survoltés
ultra-motivés. Si vous en faites trop, vous n’en tirez aucun bénéfice, bien au
contraire. "Je rêve de travailler chez vous", "C’est le poste
que j’ai envie d’occuper"... autant de phrases qui, si elles sonnent faux,
mettent la puce à l’oreille du recruteur. "S’il en fait trop, son discours
n’est probablement pas sincère, confie Brigitte Schifano. Or, ce candidat est
tout à fait capable de ne pas venir le jour de l’embauche parce qu’il a tenu le
même discours à tout le monde." Évitez donc de jouer les comédiens pendant
l’entretien, le recruteur est un spectateur lucide.
20.
Manquer d’esprit de synthèse
L’entretien,
c’est vrai, permet de développer ce qui n’apparait pas dans le CV. Les
réponses que vous apportez doivent vous permettrent de fournir les détails
importants de vos expériences ainsi que de donner une logique à votre parcours.
Mais, sous prétexte de ne pas vous montrez trop succinct, vous ne devez pas
verser dans le récit pointilleux. Dominique Galet se souvient d’un candidat à
l’expérience déjà longue qui a attaqué l’entretien... par le récit détaillé de
son premier stage. "A ce moment-là, on se dit que dans deux heures, on y
est encore. Certes, on essaie de donner le temps au candidat car il faut rester
poli. Ce n’est pas précisément agaçant, mais c’est désespérant."
Moralité : n’oubliez pas que l’entretien n’a pas vocation à s’étaler dans
le temps. Apprenez donc à gérer votre temps tout comme vous devez le faire dans
votre environnement professionnel.